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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/202

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tales les grains de toute espèce, les planches, merrains et bois équarris[1], les viandes salées, le poisson, le sucre et le rhum.

Le grain est naturellement le premier et le principal objet de culture dans les colonies nouvelles. En leur faisant un marché très-étendu pour cette denrée, la loi les encourage à étendre la culture beaucoup au-delà de ce qu’exige la consommation d’un pays faiblement peuplé, et les met à même de préparer ainsi de longue main une ample subsistance pour une population toujours croissante.

Dans un pays tout couvert de forêts où, par conséquent, le bois n’a que peu ou point de valeur, les frais de défrichement du sol sont le principal obstacle à l’amélioration de la terre. La loi qui laisse aux colonies un marché très-étendu pour leurs planches, merrains et bois équarris, tend à faciliter la mise en valeur des terres, en élevant le prix d’une denrée qui serait sans cela de peu de valeur, et en mettant des colons dans le cas de tirer profit de ce qui autrement serait un pur objet de dépense.

Dans un pays qui n’est pas même à moitié peuplé ni à moitié cultivé, les bestiaux multiplient naturellement au-delà de la consommation des habitants, et n’ont souvent, par cette raison, que peu ou point de valeur. Or, il est nécessaire, comme on l’a déjà fait voir[2], que le prix du bétail se trouve dans une certaine portion avec celui du blé, avant qu’on puisse mettre en valeur la plus grande partie des terres d’un pays. En laissant un marché très-étendu aux bestiaux américains, sous toutes les formes, morts et vifs, la loi tend à faire monter la valeur d’une denrée dont le haut prix est si essentiel aux progrès de la culture. Néanmoins, les bons effets de cette liberté ont dû être un peu diminués par le statut de la quatrième année de Georges III, chap. xv, qui met

  1. En général, tous les bois propres à la menuiserie, au charronnage, à la tonnellerie et à la charpente, en exceptant ceux propres aux mâtures, etc., dont il est question plus bas.
  2. Liv. I, chap. ii.