Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/239

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dans le second livre, que la quantité de travail productif que peut entretenir un capital employé dans le commerce étranger de consommation est exactement en proportion de la fréquence de ses retours. Un capital de 1,000 livres, par exemple, employé dans un commerce étranger de consommation dont les retours se font régulièrement une fois par an, peut tenir constamment en activité, dans le pays auquel il appartient, une quantité de travail productif égale à ce que 1,000 livres peuvent y en faire subsister pour un an[1]. Si les retours se font deux ou trois fois dans l’année, il peut tenir constamment en activité une quantité de travail productif égale à ce que 2 ou 3,000 livres peuvent y en faire subsister pour un an. Par cette raison un commerce étranger de consommation qui se fait avec un pays voisin est, en général, plus avantageux qu’un autre qui se fait dans un pays éloigné ; et par la même raison, un commerce étranger de consommation qui se fait par voie directe est, en général, comme on l’a fait voir pareillement dans le second livre, plus avantageux que celui qui se fait par circuit.

Or, le monopole du commerce des colonies, autant qu’il a pu influer sur l’emploi du capital de la Grande-Bretagne, a, dans toutes les circonstances, détourné forcément une partie de ce capital d’un commerce étranger de consommation fait avec un pays voisin, pour la porter vers un pareil commerce avec un pays plus éloigné ; et dans beaucoup de circonstances, il l’a détournée d’un commerce étranger de consommation fait par voie directe, pour la porter vers un autre fait par circuit.

Premièrement, le monopole du commerce des colonies a, dans toutes les circonstances, enlevé quelque portion du capital de la Grande-Bretagne à un commerce étranger de consommation fait avec un pays voisin, pour la porter vers un pareil commerce fait avec un pays plus éloigné.

Il a, dans toutes les circonstances, enlevé quelque portion de ce capital au commerce avec l’Europe et avec les pays environnant la Méditerranée, pour la porter au commerce avec les contrées bien plus reculées de l’Amérique et des Indes occidentales, commerce dont les

  1. C’est par le taux du profit net rendu par le capital, que l’on doit déterminer la nature avantageuse des divers emplois dans lesquels il est engagé ; et s’il est remplacé trois ou quatre fois l’année lorsqu’on l’emploie dans le commerce intérieur, et une fois seulement lorsqu’il est employé dans le commerce étranger, Ce seul retour sera égal au total des autres. Mac Culloch.