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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/263

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vince, comme la fabrique d’une paroisse, peut juger très-convenablement de ce qui est relatif aux affaires de son district particulier, mais elle ne peut pas avoir de moyens pour juger de ce qui est relatif à celles de l’ensemble de l’empire. Elle ne peut pas même bien juger de la proportion de sa propre province avec la totalité de l’empire, ou bien du degré relatif de richesse et d’importance de cette province par rapport aux autres, puisque ces autres provinces ne sont pas sous l’inspection et la surintendance de l’assemblée provinciale. Pour juger de ce qui est nécessaire à la défense et au soutien de l’ensemble de l’empire, et dans quelle proportion chaque partie du tout doit contribuer, il faut absolument l’œil de cette assemblée qui a l’inspection et la surintendance des affaires de tout l’empire. On a proposé, en conséquence, de taxer les colonies par réquisition, le parlement de la Grande-Bretagne déterminant la somme que chaque colonie aurait à payer, et l’assemblée provinciale faisant la répartition et la levée de cette somme de la manière qui conviendrait le mieux à la situation particulière de la province. De cette manière, la chose qui intéresserait l’ensemble de l’empire serait déterminée par l’assemblée qui a l’inspection et la surintendance des affaires de tout l’empire, tandis que les convenances locales et les intérêts particuliers de chaque colonie se trouveraient toujours réglés par sa propre assemblée. Quoique, dans ce cas, les colonies n’eussent pas de représentants dans le parlement britannique, cependant, si nous en jugeons par l’expérience, il n’y a pas de probabilité que la réquisition parlementaire fût déraisonnable. Dans aucune occasion, le parlement d’Angleterre n’a montré la moindre disposition à surcharger les parties de l’empire qui ne sont pas représentées dans le parlement. Les îles de jersey et de Guernesey, qui n’ont aucun moyen de résister à l’autorité du parlement, sont taxées plus modérément qu’aucun endroit de la Grande-Bretagne. Lorsque le parlement a essayé d’imposer les colonies, il n’a jusqu’à présent jamais exigé d’elles rien qui approchât même de la juste proportion de ce qui était payé par les habitants de la mère patrie. D’ailleurs, si la contribution des colonies était telle qu’elle dût monter ou baisser à proportion que viendrait à monter ou baisser la taxe foncière, le parlement ne pourrait les taxer sans taxer en même temps ses propres commettants et, dans ce cas-là, les colonies pourraient se regarder comme virtuellement représentées dans le parlement.