Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/361

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par être tout aussi négligés par les habitants des campagnes que par ceux des villes, et la masse du peuple perd tout à fait le caractère guerrier. En même temps, cette richesse qui est toujours la suite du progrès des manufactures et de l’agriculture et qui, dans la réalité, n’est autre chose que le produit accumulé de ces arts perfectionnés, appelle l’invasion des peuples voisins. Une nation industrieuse et, par conséquent, riche, est celle de toutes les nations qui doit le plus s’attendre à se voir attaquer ; et si l’État ne prend pas quelques mesures nouvelles pour la défense publique, les habitudes naturelles du peuple le rendent absolument incapable de se défendre lui-même.

Dans cet état de choses, il n’y a, à ce qu’il me semble, que deux méthodes pour que l’État puisse pourvoir, d’une manière convenable, à la défense publique.

Il peut, en premier lieu, au moyen d’une police très-rigoureuse, malgré la pente de l’intérêt, du caractère et des inclinations du peuple, maintenir par force la pratique des exercices militaires, et obliger, ou tous les citoyens en âge de porter les armes, ou un nombre quelconque d’entre eux, à joindre à un certain point le métier de soldat à tout autre métier ou profession qu’ils se trouveront avoir embrassée.

Ou bien, en second lieu, en entretenant et occupant constamment à la pratique des exercices militaires un certain nombre de citoyens, il