Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/367

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contre elle, et dans un espace de peu d’années, sous le commandement de son frère, le jeune Asdrubal, elle les chassa presque entièrement de cette contrée.

Annibal fut mal secouru par son pays. Les milices romaines, étant continuelle­ment sous les armes, devinrent, dans le cours de la guerre, des troupes réglées bien disciplinées et bien exercées, et la supériorité d’Annibal devint de jour en jour moins forte. Asdrubal jugea nécessaire de conduire au secours de son beau-frère, en Italie, toute ou presque toute l’armée de troupes réglées qu’il commandait en Espagne. On dit que, dans cette marche, il fut égaré par ses guides ; il se vit surpris et attaqué dans un pays qu’il ne connaissait pas, par une autre armée de troupes réglées, à tous égards égale ou supérieure à la sienne, et il fut entièrement défait.

Quand Asdrubal eut quitté l’Espagne, le grand Scipion ne trouva rien qu’on pût lui opposer que des milices inférieures aux siennes. Il défit et subjugua ces milices et, dans le cours de la guerre, celles qu’il commandait devinrent nécessairement des troupes réglées bien exercées et bien disciplinées. Ces troupes réglées furent ensuite menées en Afrique, où elles n’eurent en face que des milices. Pour défendre Carthage, il devint indispensable de rappeler les troupes réglées que commandait Annibal. On joignit à ces troupes les milices africaines, souvent battues et découragées par leurs fréquentes défaites, et celles-ci composaient, à la bataille de Zama, la plus grande partie de l’armée d’Annibal. L’événement de cette journée décida des destinées de ces deux républiques rivales.

Depuis la fin de la seconde guerre punique jusqu’à la chute de la république romai­ne, les armées de Rome furent, sous tous les rapports, des armées de troupes réglées. L’armée de Macédoine, ainsi composée