Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/42

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dans l’or et dans l’argent, et que ces métaux ne pouvaient être apportés dans un pays qui n’a point de mines que par la balance du commerce seulement, ou bien par des exportations qui excédaient en valeur les importations, alors nécessairement ce qui devint l’objet capital de l’Économie politique, ce fut de diminuer autant que possible l’Importation des marchandises étrangères pour la consommation intérieure, et d’augmenter autant que possible l’Exportation des produits de l’industrie nationale. En conséquence, les deux grands ressorts qu’elle mit en œuvre pour enrichir le pays, ce furent les entraves à l’importation et les encouragements pour l’exportation.

Les entraves à l’importation furent de deux sortes :

Premièrement, les entraves à l’importation des marchandises étrangères pour la consommation intérieure, lorsqu’elles étaient de nature à pouvoir être produites dans le pays, et quel que fût le pays d’où elles seraient importées ;

Secondement, les entraves à l’importation de presque toutes les espèces de marchandises venant des pays avec lesquels on supposait la balance du commerce défavorable.

Ces différentes sortes d’entraves consistèrent quelquefois en droits élevés, quelquefois en des prohibitions absolues.

L’exportation fut encouragée, tantôt par des restitutions[1] de droits, tantôt par des primes[2], tantôt par des traités de commerce avantageux avec des nations étrangères, et tantôt par des établissements de colonies dans des contrées éloignées.

Les restitutions de droits furent accordées en deux occasions différentes ; quand les ouvrages de fabrique nationale étaient assujettis à un droit ou accise[3], on rendit souvent tout ou partie du droit, lors de leur exportation, et quand des marchandises étrangères, sujettes à un droit, étaient importées dans la vue d’être réexportées, alors on rendit quelquefois tout ou partie du droit au moment de la réexportation.

  1. On restitue, lors de l’exportation de la marchandise, une partie des droits qu’elle a payés, ou dans l’intérieur, ou aux douanes à son entrée dans le royaume.
  2. C’est ce qu’on nomme aussi quelquefois primes d’encouragement. La plupart des auteurs, et notamment ceux de l’Encyclopédie, ont employé le mot de gratification.
  3. L’accise comprend tous les impôts qui se lèvent dans l’intérieur sur les denrées de consommation, tels qu’étaient, en France, les aides, les gabelles, etc.