Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/43

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Les primes furent accordées pour encourager, ou quelque genre de manufacture naissant, ou une espèce d’industrie quelconque qu’on jugeait mériter une faveur particulière.

Par des traités de commerce favorables, on procura chez quelque nation étrangère, aux marchands et aux marchandises de son pays, des privilèges particuliers et d’autres conditions que celles qu’y pouvaient obtenir les marchands des autres pays.

Enfin, par l’établissement des colonies dans des contrées éloignées, on fit obtenir aux marchands et aux marchandises de son pays non-seulement des privilèges particuliers, mais souvent même un monopole.

Les deux sortes d’entraves à l’importation qui sont indiquées ci-dessus, ainsi que ces quatre espèces d’encouragements pour l’exportation, constituent les six moyens principaux par lesquels le système du commerce se propose d’augmenter dans le pays la quantité de l’or et de l’argent, en faisant tourner la balance à l’avantage de ce pays.

J’examinerai chacun de ces moyens dans un chapitre particulier, et sans m’occuper davantage de leur prétendue tendance à faire entrer de l’argent dans le pays, je chercherai principalement quels sont les effets qu’on peut attendre de chacun d’eux sur le produit annuel de l’industrie nationale. Selon qu’ils tendent à augmenter ou à diminuer la valeur de ce produit annuel, ils doivent tendre évidemment d’autant à augmenter ou à diminuer la richesse et le revenu réel du pays.


CHAPITRE II.

des entraves à l’importation seulement des marchandises étrangères qui sont de nature à être produites par l’industrie nationale.


En gênant, par de forts droits ou par une prohibition absolue, l’importation de ces sortes de marchandises qui peuvent être produites dans le pays, on assure plus ou moins à l’industrie nationale qui s’emploie à les produire, un monopole dans le marché intérieur. Ainsi, la prohibition d’importer ou du bétail en vie, ou des viandes salées de l’étranger, assure aux nourrisseurs de bestiaux, en Angleterre, le monopole du marché intérieur pour la viande de boucherie. Les droits élevés mis sur l’importation du blé, lesquels, dans les temps d’une abondance moyenne, équivalent à une prohibition, donnent un pareil avantage aux producteurs de cette denrée. La prohibition d’importer des lai-