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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/422

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naires égaux à ce qu’elle avait consenti à payer annuellement au gouvernement, c’est-à-dire 400,000 liv. Mais dans les deux années pendant lesquelles son accord avec le gouvernement devait avoir lieu, deux actes successifs du parlement lui défendirent d’élever davantage le taux du dividende. L’objet de ces actes était de la mettre à portée d’avancer un peu plus vite la liquidation de ses dettes, qu’on évaluait à cette époque au-delà de 6 à 7 millions sterling. En 1769, elle renouvela son accord avec le gouvernement pour cinq années de plus, et elle stipula que pendant le cours de ce terme il lui serait permis d’élever successivement le taux du dividende jusqu’à 12 et 1/2 pour 100, en ne l’augmentant néanmoins jamais de plus de 1 pour 100 dans une année. Ainsi, cet accroissement de dividende, porté à son plus haut point, n’eût jamais grossi les payements annuels faits par la compagnie, tant à ses actionnaires qu’au gouvernement, que de 608 mille livres au-delà de ce qu’ils étaient avant ses acquisitions territoriales.

Nous avons déjà dit à quelle somme énorme on avait évalué le revenu de ces acquisitions territoriales, et par un compte rapporté en 1768 par la Cruttenden, vaisseau de la compagnie des Indes, le revenu net, toutes déductions faites et toutes charges militaires prélevées, fut porté à 2,048,747 liv. ; on annonça en même temps qu’elle possédait un autre revenu provenant en partie de terres, mais principalement de droits de douane qu’elle percevait à ses différents établissements, lequel montait à 439,000 liv. ; de plus, les profits de son commerce, d’après le témoignage rendu par son président devant la Chambre des communes, montaient à cette époque à 400,000 liv. au moins par an ; d’après celui de son agent comptable, à 500,000 liv. au moins ; d’après le compte le plus bas, ils étaient au moins égaux au plus fort dividende qui dût être payé à ses actionnaires. Un si grand revenu aurait certainement bien pu fournir à une augmentation de 608,000 liv. dans ses payements annuels et laisser, en outre, un très-gros fonds d’amortissement suffisant pour opérer en peu de temps la réduction de ses dettes ; néanmoins, en 1773, ses dettes, au lieu d’être réduites, se trouvèrent augmentées de plusieurs articles, savoir : à la Trésorerie, une année arriérée du payement annuel de 400,000 liv. ; au bureau de douanes, des droits non acquittés ; à la Banque, une très-forte somme pour argent emprunté ; et quatrièmement enfin, des lettres de change tirées de l’Inde sur la compagnie, et imprudemment acceptées pour une valeur de plus