Aller au contenu

Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/600

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À la vérité, dans l’ancienne taxe sur la drêche est compris un droit de 4 schellings sur le muid de cidre[1], et un autre de 10 sch. sur celui du mum[2]. En 1774, la taxe sur le cidre ne produisit que 3,083 livres 6 schellings 8 deniers ; vraisemblablement elle fut au-dessous du produit auquel elle monte habituellement, tous les différents droits sur le cidre ayant rendu moins qu’à l’ordinaire cette année-là. Le droit sur le muni, quoique beaucoup plus fort, est encore d’un moindre produit, à cause du peu de consommation qui se fait de cette boisson. Mais, pour balancer le montant ordinaire de ces deux taxes, quel qu’il puisse être, il y a aussi de compris dans ce qu’on appelle l’accise des provinces, 1° l’ancienne accise de 6 schellings 8 deniers sur le muid de cidre ; 2° une pareille taxe de 6 schellings 8 deniers sur le muid de verjus ; 3° une autre de 8 schellings 9 deniers sur le muid de vinaigre, et enfin une quatrième taxe de 11 pence sur le gallon d’hydromel[3]. Le produit de ces quatre différents impôts doit probablement faire plus que balancer le produit des droits imposés sur le cidre et sur le muni par ce qu’on appelle la taxe annuelle sur la drêche.

La drêche se consomme non-seulement pour la brasserie de la bière et de l’ale, mais encore pour la fabrication de ce qu’on appelle petits vins[4] et esprits[5]. Si l’impôt sur la drêche venait à être porté à 18 sch. par quarter, il paraîtrait nécessaire de faire quelque réduction sur les différents droits d’accise qui sont imposés sur ces différentes espèces

  1. Ce muid est de 63 gallons.
  2. Espèce de bière dans la composition de laquelle entrent beaucoup d’ingrédients et plantes aromatiques : elle se fabrique beaucoup en Allemagne, et principalement à Brunswick. On l’appelle aussi bière de Brunswick.
  3. Il y a deux espèces de boissons faites avec le miel et l’eau, auxquelles on ajoute quelques épices et un peu de levure de bière : l’une se nomme mead, l’autre meteglin ; elles diffèrent très-peu.
  4. On donne le nom générique de vins, en Angleterre, aux liqueurs fermentées qu’on retire des différents fruits ou végétaux les plus susceptibles de la fermentation vineuse ou spiritueuse. Les petits vins ou vins factices se nomment aussi vins doux (sweets), ou vins du pays (home-made). On trouve dans l’Art de la cuisine et office, par Farley, les recettes de plus de quarante sortes différentes de ces vins.
  5. Ce sont des espèces d’eaux-de-vie qu’on extrait de la bière, du cidre, du poiré, de l’hydromel, du riz, du sucre, etc. À un certain degré de force, on les nomme esprits à l’épreuve : ce sont ceux dont il est ici question, Plus rectifiés et au-dessus de l’épreuve, ils payent des droits plus forts.