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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, I.djvu/36

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les occasions les plus pressantes. Ainsi, indépendamment de cette perfection de dextérité, dont les prive le changement continuel de travaux & d’instrumens, il est évident qu’ils fournissent une somme de travail très-inférieure à celle qu’ils seroient en état de produire.

Enfin, chacun doit concevoir combien l’usage des machines perfectionnées par l’expérience est propre à faciliter le travail, & même à l’abréger : il est inutile d’en donner des exemples. J’observerai seulement que l’invention de ces machines, si propres à accélérer l’ouvrage en le rendant plus facile, semble être due originairement à la division du travail. En effet, si en attachant son attention toute entiere à un seul objet, plutôt qu’en la partageant entre plusieurs à la fois, l’homme s’instruit de jour en jour à saisir les moyens des plus aisés & les plus prompts d’appercevoir son but & de l’atteindre, n’est-il pas naturel de penser qu’à l’aide de la division du travail, qui dirige l’attention toute entière de chaque homme vers une seule occupation, il se trouvera, dans cette foule d’ouvriers qui se livrent à une branche particulière d’un même travail,