intérieure à la plus grande partie des pays qu’elles traversent.
Il n’est pour l’Afrique aucune de ces grandes mers intérieures, telles que la Baltique & l’Adriatique pour l’Europe, la Méditerranée & le Pont-Euxin pour l’Europe encore & pour l’Asie, & pour cette dernière enfin, les golphes de l’Arabie, de la Perse, de l'Inde, du Bengale & de Siam.
Le commerce maritime ne peut donc s’établir dans les parties intérieures de ce continent africain ; & comme les grands fleuves y sont encore à une trop grande distance les uns des autres, il faut qu’à son tour la navigation y reste sans importance. Tel en effet sera toujours le commerce qu’une nation peut faire à l’aide d’un fleuve dont le cours ne se divise, ni en diverses branches, ni en nombreux canaux ; & si, avant de se rendre à la mer, ce fleuve ne quitte un territoire que pour en traverser un autre, ne sera-t-il pas toujours au pouvoir de la nation qui le reçoit la dernière, d’intercepter la communication entre la mer & la contrée supérieure ? C’est ainsi que la navigation du Danube sert peu à la Bavière, à l’Autriche, à la Hongrie, comparée aux