Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, V.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je ne croirais pas qu’il fût nécessaire de recourir au revenu général de la société que le pouvoir exécutif dans la plupart des pays est chargé de lever & d’appliquer lui-même. Aussi, dans presque toute l’Europe, le revenu des écoles & des collèges n’est en rien ou n’est que pour une faible partie à la charge du trésor public. partout on le tire principalement, ou d’un fonds, soit local, soit provincial, ou de la rente de quelques terres, ou de l’intérêt d’une somme d’argent, dont la diresction est confiéee à un administrateur particulier, quelquefois même au souverain, & d’autres fois aussi au donateur.

En fondant des écoles & des collèges, a-t-on fait le bien général, comme on le proposait ? A-t-on aiguilloné le zèle & perfectionné le talent des maîtres? A-t-on servi plus utilement le public & les individus en dirigeant l’éducation vers des objets différens de ceux qu’elle eut cherchés d’elle-même ? Il me semble qu’on peut faire aisément à chacune de ces questions une réponse au moins probable.

Observez l’homme dans chaque profession ; les efforts qu’il fait pour réussir sont presque toujours proportionnés à la nécessité où il est d’en faire. Jamais cette néces-