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VIEUX-TEMPS

tout… Elle disait sans cesse : « Bon, bon… mangez… gênez-vous pas… » Et, alors, nous mordions, à la façon des écureuils, dans les épis juteux, et c’était bon !  !  !  !

Je ris encore d’une répartie que fit Jean, pendant qu’au dessert nous savourions mûres et « bleuets » parfumés. « Sa mère, dit tout-à-coup Charles-Auguste, Jean est simple,’c’est effrayant. J’sus t’après lui conter que notre chatte blanche a eu des p’tits chiens et il cré ça ! »

— « Ben, c’est pas si drôle, fit Jean, étonné ; notre grosse poule a ben eu des canards ! »

Cher petit Jean !

Mais n’est-ce pas lui qui vient au-devant de moi ? Il est porteur de quelque nouvelle, je suis sûre. Aurait-il fait bonne pêche et va-t-il m’annoncer pour le dîner mulets gras, perchaude ou un embryonnaire achigan ?

« Mademoiselle, vous savez pas ?  ? »

— « Non, Jean, je ne sais pas du tout… »

— « Imaginez que ma tante s’en va à soir !  !  ! »

— « Comment donc, mon mignon ? Tes grands cousins sont partis hier, mais Tante Maria et son petit garçon devaient rester jusqu’à dimanche. »

— « Ça fait rien, ils partent pareil, ma tante est en ’iable ! »