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LA CORVÉE

carreautées, culottes d’étoffe, bottes sauvages aux pieds… Au clocher du village sonnait l’angélus du soir… Mon père droit et ferme tout près des grands érables jaunes se découvrit : « L’Ange du Seigneur annonça à Marie… » Les brayeux de répondre : « Et elle a conçu par l’opération du Saint-Esprit »… C’était ce qu’on appelait le clou du brayage. N’allez pas croire que c’en était fini de la courvée. Pour payer les brayeurs on organisa la veillée immédiatement après le souper.

Dans la grande pièce de la maison, on revécut dans le temps de le dire un bal rustique et campagnard. C’était là que le violonneux prenait ses aises, une beauté mieux que sur la braye. Et les vieux furent d’avis que les jeunesses savaient encore battre les ailes du pigeon… Et les jeux ! je vous assure qu’il y en eut des jeux, et pour tous les goûts !

Le premier article au programme, c’était la chasse au lièvre.

Qui veut manger du lièvre n’a qu’à courir après
Coure après ton lièvre, là-bas, dans ces forêts.
Ce soir-là, le Chasseur, ce fut moi, et le lièvre,

vous l’avez deviné, n’est-ce pas ? Il portait jupon, et il avait de beaux yeux bleus. Imaginez si j’y allais de bon cœur :