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LA CORVÉE

secours et tu sauras, de tes mains faibles et vaillantes, soutenir tous les fardeaux de la vie et de la mort.

« Sois gai ! La gaieté, c’est le corps qui s’écrie : Je me porte bien ! C’est l’esprit qui exulte, innocent des vilenies, des désespoirs. Goûte le charme des livres profonds et des paysages reposants, qui communiquent l’allégresse de vivre et chantent un hymne au Créateur. Dis-toi que toute existence est nécessaire à l’harmonie générale, à la condition d’être acceptée et vécue, et que souffrir, mourir avec sérénité, cela encore va à la vie. Si son poème est douloureux ici-bas, il est aussi très consolant.

« Sois fort ! Tends au droit. Si l’effort n’atteint pas toujours le but convoité, il reste par lui-même une noble chose. Que chaque jour te fasse plus patriote ! Jadis, je te racontais les faits de l’histoire canadienne pour que tu te les rappelles toujours. Souviens-toi de nos pères. Ils savaient rire. Ils savaient aussi lutter pour rester fidèles à leur foi, leur langue, leur patrie, leurs droits. Eux, qui n’abdiquaient point, n’ont pas voulu disparaître à jamais : ils ont voulu se continuer en toi. Qu’ils restent ton conseil, ton courage, ta paix. Ce qui vaut peut-être en moi, aujourd’hui, ce sont eux qui me l’ont inspiré. Ne laisse pas l’étranger