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LA CORVÉE

des travailleurs. Le bruit de sa chute fait s’envoler des centaines de corneilles, larges taches noires mouvantes, qui tourbillonnent jusqu’aux nuages, en lançant vers l’infini leur croassement lugubre, musique des tempêtes.

C’est un érable séculaire qui maintenant croule. Les nids nombreux, collés à ses branches, mais désertés à l’approche des froids, se brisent avant de toucher le sol et c’est une neige de plumes, de laine, de fétus séchés, qui se pose avec grâce sur les arbustes voisins.

Les tas montent à vue d’œil et quand la cloche fidèle chante au-dessus des vallées un nouvel Angélus, les braves entourent un feu de rondins pour faire honneur aux baignes, œufs, grillardes et boudins qui tombent des paniers bombés.

Puis, on allume les brûlots. Un vieillard offre une pipée de tabac de Joliette ; un autre préfère