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LA CORVÉE DU PAUVRE

de la poussière du terroir, mais aux bras étendus amoureusement vers la campagne féconde, les gaillards musclés commencent par une prière la corvée du pauvre.

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La côte à Paquette est située tout au bout du cordon, dans le rang de Saint-Guillaume. Une heure de marche dans la friche, parmi les souches de pin, les troncs mousseux d’arbres tombés et les framboisiers dégarnis fatigue peu les abatteurs de terre neuve. Au passage ils saluent des bambins qui, pieds nus dans les galets d’un ruisseau, pèchent, avec des lignes de saule, les dernières truites saumonées remontant le courant refroidi par les premières gelées d’octobre.

Dans la sucrerie voisine, une couvée de perdrix se sauve parmi la brousse ; le curé grand-chasseur devant l’Éternel, a vite fait d’en tirer quelques-unes afin de donner plus de saveur à l’appétissante gibelotte qui attendra les bûcherons sur le coup de midi.

Une dernière clôture à sauter et voilà nos amis à l’endroit de leur travail. Jolivet distribue la part d’un chacun et les haches mordent bientôt dans les arbres tassés.

Un orme tordu s’abat en ouragan aux hourras