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LA CONVERSION DE LANDRY

l’oreille : « Reste avec nous, cher Thomas ! » Et l’image enchanteresse de la petite fermière allait au-devant de lui, inséparable vision.

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À quatre semaines de là, jour pour jour, un joyeux défilé de noces descendait au pas de course la montée de l’église de Saint-D., galopant dans la direction de Lésime Fontaine. Dans la voiture d’honneur, le nouveau ménage Thomas Landry sous la gouverne de Tiquenne Guertin et de ses fringants percherons ; ceux-ci frisés, enrubannés, pomponnés, les oreilles droites comme il sied dans les circonstances solennelles, dévalaient à fond de train. Suivaient de leur mieux le père de la mariée et Pierre Leclerc, le témoin de l’époux, puis toute la bande de la dernière courvée. « Il est juste qu’ils soient de la fête », avait observé Lésime, « puisqu’ils ont été à la peine ! » Brave père Fontaine, va ! et qui aurait jamais pu dire ce qu’on y faisait le plus dans ces réunions de mutuelle assistance, ou de s’amuser en travaillant ou de travailler en s’amusant ! Il se croyait encore redevable de ces politesses à ces gais lurons. « Ils ont non-seulement remonté ma grange, mais ils m’ont été l’occasion de fonder un foyer. Ma joie est complète. »

— « Mieux que cela », ajouta le curé, présent au