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UNE COURVÉE DANS LES BOIS-FRANCS

— C’est le dernier jour du mois de Marie aujourd’hui, on va dire le chapelet avant de partir, interrompit François, en s’avançant majestueusement.

— Ah oui ! approuvèrent les autres, dix minutes, ça nous retardera toujours pas tant.

Et la tête respectueusement découverte, les braves colons s’agenouillèrent, avec les femmes, le long du balustre et près des bancs, aux pieds de la Madone.

Rose, d’une voix douce, entonna :

Je mets ma confiance,
Vierge en votre secours ;
Servez-moi de défense,
Prenez soin de mes jours.

Et à pleins poumons, tous chantèrent le refrain :

Et quand ma dernière heure
Viendra fixer mon sort,
Obtenez que je meure
De la plus sainte mort.

Les derniers sons du cantique s’éteignaient dans la modeste voûte, quand François, d’une voix solennelle, commença à réciter les Ave ; les autres, égrenant dans leurs mains calleuses, des