— Voyons, parrain ! se récria la jeune fille.
— Eh ben, quoi ? S’pas défendu d’s’aimer, il me semble…
— Pour ça, non, approuva la mère Servan, affectueusement. « C’est même une grande joie pour nous autres, pauvres vieux, d’savoir que not’garçon, quand il prendra not’ place sur la ferme, sera ben éduqué, ben avantagé et ben marié…
— Quand ton père est mort, suivant ta mère de près, hélas ! reprit Servan, s’adressant à la jeune fille, je lui ai promis de faire de toi ma fille — notre fille — et je tiendrai ma promesse.
Le cœur gros d’une émotion mêlée de peine et de reconnaissance, Yvonne s’était arrêtée dans son travail et songeait.
— J’y pense ! s’écria la mère, « si tu envoyais un mot au garçon ? Il pourrait demander un congé au collège et venir passer l’samedi et l’dimanche avec nous. Comme ça il serait d’la courvée, l’pauvre p’tit »…
— T’as raison ! cria Servan, enthousiasmé, « il faut qu’André vienne à c’t’épluchette et qu’il s’amuse encore… Quand tu auras fini ton ouvrage, Yvonne, tu nous écriras un mot pour André, hein ? »
— Tout de suite, parrain.
Et la jeune fille, après avoir été chercher ce