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LA CORVÉE

qu’il fallait, s’installa au bout de la table, la plume levée, songeant. Puis, lentement, elle se mit à écrire, énonçant tout haut, à mesure, les phrases qu’elle écrivait afin d’être bien comprise des deux vieillards qui s’étaient rapprochés et suivaient avec intérêt le tracé des caractères sur le papier. À tout moment ils approuvaient de la tête, pleins d’admiration pour le talent de la charmante enfant qu’ils aimaient comme leur propre fille et qu’ils voyaient déjà à la tête de leur ferme, heureuse épouse, bonne mère et fermière renommée.

Le lendemain, Servan rencontra Louis Valande au village. — J’compte sur toi pour faire connaître ma courvée, Louis… C’est pour samedi soir. Et sur la réponse enthousiaste du gars d’aller le dire partout, il rentra chez lui.

— Ça marche ! s’écria-t-il en entrant. On aura foule samedi. C’est Louis qui me l’assure. Où est Yvonne ?

— Dans la cuisine d’été, répondit la mère Servan.

— J’vas la trouver.

— T’as mis la lettre d’André à la poste ? cria la mère, juste au moment où Servan sortait.

— Mais oui ! c’question ! répliqua-t-il.

* * *