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JEAN-BRETTE À L’ÉPLUCHETTE

— et il y en avait bien dix — c’était toujours la même question qui revenait, et aussi la même réponse.

Si je tiens à vous dire tout cela, vous comprenez, c’est rien que pour vous dire… Parce que je sais bien que pour vous autres, une histoire de Jean-Brette, de la Corriveau, ou de Bellenflure, ça vous est parfaitement égal. Pourtant… si vous aviez seulement entendu conter par pépère en personne, « la fois du presbytère », ou « la fois de la Croix-Neuve », ou « la fois du bedeau » ah ! « la fois du bedeau ! »… mais pour aujourd’hui, c’est « la fois de l’épluchette » que je voudrais vous raconter, et telle que je la tiens de mon grand-père.

* * *

— Or donc, mes bons amis, savez-vous qui c’était Jean-Brette ?… Non ?… Eh bien ! Écoutez !

Autrefois au ras la Sapinière du Grand-Coteau, il y avait un homme qui s’appelait Virelouche, et sa fille, Roselinette. Le père était bon, bon comme un ange, mais laid, mais laid comme un péché mortel. Il était bien laid n’est-ce pas ? Tandis que Roselinette était belle, oh ! belle, mais orgueilleuse la petite, et avec ça, fière comme une oie.