Page:Société Saint-Jean-Baptiste - La corvée (deuxième concours littéraire), 1917.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
60
LA CORVÉE

Par malheur, il arriva qu’un jour Roselinette se moqua et rit de son vieux père : vous savez que c’est très mal cela ; alors Bonne Fée lui apparut et lui dit : « Roselinette ! ma belle Roselinette ! comme tu es méchante enfant ! Tu as ri de ton père ; pour ta punition, le premier garçon qui t’embrassera, tu le marieras. »

Or comme Roselinette était on ne peut plus orgueilleuse, elle eut dès lors grand peur de se faire embrasser par des gas du Grand-Coteau. Car vous saurez que « mam’zelle » ne voulait miette marier un habitant. Elle avait pour son dire, que « ça commençait à être tannant, toujours faire le train et tirer les vaches : c’était un monsieur de la ville qu’il lui fallait… »

Voilà pourquoi dans les veillées et les épluchettes, on ne voyait plus maintenant Roselinette. Quant au père Virelouche, ça le taquinait un brin, ces manies là : « Pour sûr, disait-il, que ma Rose ne se mariera pas. Ça me serait pourtant si utile d’avoir un gendre pour m’aider. »

Voyez ce que c’est que d’être méchante petite fille !…

— Mais Jean-Brette, pépère ?

— Ah ! attendez un peu… Jean-Brette…

Un beau jour, Virelouche qui avait pas mal de blé-d’inde, décida qu’on ferait une épluchette :