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« Vieux-Temps »
(Une corvée dans le Nord)




Tout en bas du village de Saint-J., là où finissent les rangées de maisons plus ou moins jolies, deux chemins se croisent : l’un, qu’on nomme La Chapelle, monte abruptement et conduit en pleine campagne ; l’autre, qui descend, mène à de gras pâturages, paradis des belles vaches Holstein à la robe noire et des Jersey café au lait. À la croisée de ces chemins, Madame Stanislas Cadorette habite une maison d’autrefois, aux pierres irrégulières, perdues dans le mortier, aux fenêtres faites de multiples carreaux. Deux trembles jumeaux, excessivement élevés et plantés à droite et à gauche de la maison, font paraître celle-ci très basse ; elle a cependant deux étages du côté qui monte et trois de celui qui descend.

Cette pittoresque demeure s’appelle « Vieux-Temps ». Nulle main ne l’a encore profanée sous prétexte de restauration ; on n’a pas infligé de colonnes blanches à son perron vermoulu ; ses