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introduction

fesseur à l’École centrale des Quatre-Nations, dans un discours prononcé à la distribution des prix des Écoles centrales de la Seine, en l’an VIII, réfutait ainsi les objections et les critiques formulées contre le nouvel ordre de choses par les partisans de la routine :

« C’est avec raison que dans l’organisation nouvelle, on s’est écarté du plan des anciens collèges. En faisant marcher l’enseignement des sciences physiques et mathématiques parallèlement à celui des lettres et en réunissant l’étude des sciences qui fondent la théorie des arts chimiques et mécaniques, avec celle du dessin qui sert aussi de base à un grand nombre d’arts, et qui est si propice à développer en nous le sentiment du beau, on n’a fait que se conformer aux progrès des lumières.

Les professeurs de ces écoles, convaincus que le vrai but de l’enseignement est de mettre les jeunes gens en état de s’instruire par eux-mêmes, plutôt que d’accumuler dans leur tête des propositions particulières, des faits, des règles, que les livres rappellent toujours lorsqu’on sait les entendre, s’attachent principalement à inspirer à leurs élèves l’amour de l’étude, à leur en aplanir les difficultés, en insistant sur l’esprit des méthodes, et lorsqu’ils les ont mis en état de surmonter les obstacles qu’ils peuvent rencontrer dans la lecture des bons ouvrages, ils croient avoir rempli leur tâche. Mais, pour en venir là, ils se sont bien gardés de considérer ces élèves comme des auditeurs déjà familiarisés avec les difficultés du travail, ni comme des amateurs attirés seulement par la simple curiosité. Ils les ont traités comme de vrais écoliers. Devoirs à faire, interrogations fréquentes, compositions, encouragements, réprimandes, rien n’a été omis[1]. »

  1. Voir, pour de plus amples détails : Discours sur l’Instruction publique, prononcé à la distribution des prix des Écoles centrales de la Seine, le 29 thermidor an VIII, suivi de notes sur l’état actuel et le régime des Écoles centrales par S. F. Lacroix, membre de l’Institut national, professeur de mathématiques à l’École centrale des Quatre-Nations. Paris, Duprat, an IX, 1 vol. in-16.