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BIBLIOGRAPHIE



Dans notre bulletin bibliographique de 1878 nous avons parlé du premier tome de la Chanson de la Croisade contre les Albigeois, publiée par M. Paul Meyer. Le deuxième volume de cette belle édition est sous nos yeux et nous offre le plaisir de rendre un complet hommage à l’œuvre si remarquable de l’éminent philologue. Fauriel, en tirant de la poussière le manuscrit de la célèbre Cansos, avait rendu sans doute un service notable à l’érudition, mais son travail de défrichement et de début laissait de la marge à ses successeurs. On peut croire que le sujet est maintenant épuisé. M. Meyer a dit le dernier mot. Son édition restera comme le monument définitif de la critique sur le curieux poème consacré à la grande guerre de religion du XIIIe siècle. Encore jeune, M. Meyer est directeur de l’École des Chartes : il y a beaux jours qu’il a gagné ses éperons dans la noble chevalerie de la science nationale. L’ouvrage, dont nous rendons compte, joint la clarté française à la profondeur allemande, et met le sceau à une réputation qu’il semblait difficile de voir grandir.

Le premier volume de M. Meyer renfermait seulement le texte original du poème, mais un texte soigneusement épuré et éclairé par les variantes et les leçons les plus sûres. Le second volume contient une traduction élégante et fidèle, enrichie à chaque page de notes, d’éclaircissements, de commentaires, condensés avec une abondance et un art de premier ordre. Dans une large introduction, M. Meyer examine la Cansos sous tous ses aspects et ne laisse aucun point douteux sans une solution