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FOIRES ET MARCHÉS AU MONASTIER


Située entre les vallées de l’Ardèche et de la Loire, au milieu de montagnes riches en pâturages et en bétail, traversée par la route de Montpezat au Puy, la ville du Monastier est on ne peut mieux placée pour servir d’entrepôt à la région du Mezenc. Son origine fort ancienne remonte à la création de son abbaye par Calminius, duc et comte d’Auvergne, vers la fin du VIIe siècle. Les Sarrasins la ravagèrent au VIIIe et les Normands cent ans plus tard. Un chef de routiers, Perrin Boias, s’en étant emparé en 1361, le sénéchal de Beaucaire, grâce aux secours amenés par le vicomte de Polignac et les nobles du pays, mit le siège devant la place et l’emporta d’assaut le 7 mars 1363[1]. Telles sont esquissées à grands traits, et sans omettre les guerres religieuses dont elle eut à subir le contre-coup, les vicissitudes du Monastier depuis sa fondation jusqu’à nos jours.

Sous les premiers successeurs de Calminius vinrent se grouper autour de l’abbaye des habitations qui constituèrent bientôt une agglomération sérieuse. Les moines de Saint-Chaffre soucieux d’attirer les étrangers dans cette ville naissante et d’y faire fleurir le commerce, recoururent à l’autorité royale, seule dispensatrice alors des faveurs accordées aux cités, et obtinrent la création de marchés au Monastier.

On sait l’importance qu’avaient les foires et les marchés au moyen âge. « À une époque, dit M. Cheruel[2], où les com-

  1. Étude sur la vie d’Arnoul d’Audrehem, maréchal de France, par Émile Molinier, p. 124, dans les Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des inscriptions et belles-lettres de l’Institut de France, 2e série. Antiquités de la France, t. VI.
  2. Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France.