Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
367
compte-rendu des essais

vait une avoine de printemps qui n’a pas donné, sans fumure, 20 hectolitres de grain à l’hectare. J’attribue la beauté du rendement obtenu à quatre causes :

1o À la perméabilité, la division et la profondeur du sol ;
2o Aux pluies faibles mais fréquentes de la fin de l’été ;
3o À la fumure très copieuse et composée d’éléments facilement solubles qui a été donnée.
4o À l’espacement restreint des plants.

Je ne saurais trop insister sur l’écartement des plants. Dans le Midi surtout, où les sécheresses sont tant à craindre, il ne faut pas chercher à obtenir de grosses racines, ce serait vouloir l’impossible. En adoptant, comme espacement, 0m60 entre les lignes et 0m40 dans les lignes on a 40 000 pieds à l’hectare ; mais comme il y a toujours des manquants, ce nombre doit être réduit et les rendements ne dépassent pas, en moyenne, 40 000 kilogrammes à l’hectare, si même ils atteignent ce chiffre : on obtiendrait bien mieux en doublant le nombre des plants. Il est vrai que dans ce cas les racines seraient moins grosses et que les binages devraient être exécutés à la main, ce qui augmenterait les frais de culture ; mais, même en tenant compte de ces deux inconvénients, je persiste à penser qu’un grand écartement fournira, année moyenne, un rendement bien moins élevé qu’un écartement faible et que, parlant, la culture à raison de 80 000 pieds à l’hectare sera toujours plus avantageuse, tout compte fait, que la culture à 40 000 pieds.

L’écart entre les rendements fournis par les six variétés expérimentées ne semble pas très considérable. Il peut cependant aller jusqu’au quart du produit total. Considérons deux variétés bien connues de la culture, la Globe jaune et la Mammouth : nous constatons que l’écart est du douzième, ce qui est déjà considérable. Je ne voudrais pas tirer de conclusion trop rigoureuse, mais il m’est impossible de ne pas faire remarquer combien il serait avantageux de multiplier les essais de la nature de celui dont il est question ici, afin d’arriver à substituer, par cette leçon des choses, des variétés productives nouvelles aux variétés anciennes.