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des séances

cours régional de 1883, trente-deux propriétés. Plus accidenté encore que la Haute-Loire, le département de la Lozère comporte les cultures les plus variées : la vigne y prospérait avant le phylloxéra dans l’arrondissement de Florac ; celui de Mende est en partie consacré à l’agriculture proprement dite ; celui de Marvejols avec ses montagnes élevées est livré en majeure partie à l’agriculture pastorale et à la sylviculture.

La Lozère subit la loi commune comme parcellement de la propriété : très divisée dans la portion riche et viticole, elle se conserve en étendues plus considérables dans la portion agricole ; on trouve encore dans l’arrondissement de Mende des propriétés de deux à trois cents hectares : plusieurs d’entr’elles sont très bien cultivées et pourraient servir de modèle aux agriculteurs de la Haute-Loire. Une partie de l’arrondissement de Mende est plantée en châtaigniers, et M. Langlois y a étudié des travaux d’irrigation au moyen desquels on est parvenu à doubler et tripler la production de ces arbres. Quelques uns de ces canaux ont jusqu’à 8 ou 10 kilomètres de longueur et s’élèvent à plus de 150 mètres au dessus de leur point de départ. Enfin l’arrondissement de Marvejols est le refuge de la grande propriété. On y rencontre de 800 à 1 000 hectares entre les mains du même propriétaire ; la majeure partie est consacrée à l’élevage et cinq à six cents bêtes à cornes peuplent pendant l’été ces vastes étendues. Le lait provenant de ces animaux est employé à la fabrication des fromages dits de Laguiole ou du Cantal qui pèsent de 35 à 40 kilogs.

En résumé, dans la Lozère, à part trois ou quatre cultivateurs, l’agriculture est plutôt en retard qu’en avance sur la Haute-Loire.

M. Arnaud, membre non résidant, soumet à l’Assemblée un projet d’irrigation de la plaine de Saint-Vincent, à l’aide des eaux de la Loire. D’après notre confrère, — qui entre dans les détails les plus minutieux dans l’exposé de sa proposition, — il serait facile, et cela à peu de frais, d’arroser cette immense plaine, d’une étendue de 1 200 hectares et qui comprend en partie les communes de Lavoûte, Beaulieu et Saint-Vincent. M. Arnaud estime, qu’avec une dépense de 400 000 fr., on pourrait doubler la valeur de ces terrains.

La Société félicite M. Arnaud de son heureuse initiative et l’engage à