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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/32

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visite des églises de l’archiprêtré de saugues

56 ans, fait de prones si ridicules et sans être prémédités jusque à dire : « le curé de Thoras confesse, vale : il ne fait rien qui vaille. Les archiprestres ne sont que curés comme les autres. » Le pauvre homme ne cognoit point des dignités en l’église. Il fit un autre prosne de Mlle de Tors, disant (lorsquelle entroit dans l’église) ; voilà Mlle de Tors qui se couche la première et se lève la dernière ! animi gracia hœc dixit. Il va toujours sans robe, et souvent au cabaret de l’hostesse. Il m’a promis mes droits de visite : je ne m’en fie pas trop. Je luy demande s’il scavoit des charmes : il me dit qu’il n’en savoit que pour les avinés qui tuent quelquefois les chevaux, et ne disoit autre chose pour guérir la bête que trois fois ihs (Jésus) en principio vives abas (sic) tenant l’oreille droite du cheval, si credere fas est !

« Anthoine Charrière, aagé de 85 ans, avoit acoustumé de m’assister aux visites. Je ne l’ay ausé presser cette année ; vostre grandeur me l’avoit accordé pour confesseur, mon vicaire estant souvent occupé à de petites affaires ; je vous supplie me continuer la mesme faculté.

Jacques Plantin, chapelain de Ste Anne, borgne de l’œil du canon[1] aagé de 60 ans, toujours sans sottane et habillé de bureau.

« Vaseilles — Qui dépend de la viscomté d’Apchier, bien ornée de calice d’argent, de poile pour le sainct Sacrement. C’est une annexe de Thoras. Le St Sacrement y repose, il y a cemitière qu’on ne peut ouvrir sans le curé de Thoras aux funérailles. Elle est servie maintenant par Pierre Isiler, qui apprent le

  1. On sait que les canons de l’église interdisent à un aveugle, ou à celui qui le devient, de célébrer la messe. Quiconque serait dans l’impossibilité de lire dans le missel ne pourrait, sans dispenses, dire la messe. Or, comme les parties les plus importantes de la messe sont comprises dans ce que l’on appelle le canon, et que le missel se trouve à la gauche du célébrant, pendant cette partie principale de la messe, quiconque serait privé de l’œil gauche ne pourrait facilement lire dans le missel à ce moment là. De là est venue l’expression de l’œil du canon.