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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/43

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mémoires

Quelques quinines répandront une odeur âcre, assez désagréable ; d’autres une odeur douce et de caramel. J’ai vu, sous l’influence de la flamme, des quinines se sécher, se noircir ; d’autres se boursoufler, puis fondre en un liquide blanchâtre, puis brunâtre et finalement se carboniser ; d’autres, enfin, se convertir en un grand nombre de petites perles rosées, puis d’un rouge vif, etc. Ces différentes manières de se comporter vis-à-vis la flamme d’une bougie indiquent nécessairement des modes différents dans la constitution intime des quinines analysées, et il n’est pas admissible que ces quinines aussi dissemblables puissent produire toutes des effets physiologiques identiques.

Qu’on répète la même expérience sur le sous-nitrate de bismuth donné en nature ou en cachet. Ouvrant un des cachets, qu’on place, sur une spatule, une partie du contenu et qu’on approche de la bougie. On verra souvent la flamme se colorer, d’autrefois conserver sa couleur primitive. On verra la poudre blanche quelquefois rougir, d’autrefois noircir, assez souvent pétiller.

La même expérience, faite à propos de la santonine, donne ordinairement lieu aux mêmes résultats ou, pour mieux dire, à des résultats aussi différents.

Le sulfate de magnésie est un remède employé tous les jours en médecine et le clinicien n’a pas idée qu’il soit falsifié. Qu’il en approche cependant un grain de la flamme d’une bougie toutes les fois qu’il lui arrivera d’en trouver chez ses malades et il verra que, dans l’immense majorité des cas, la flamme sera immédiatement colorée en beau jaune, tandis qu’il est certain que la coloration jaune de la flamme est le propre des sels de soude, non des sels de magnésie qui eux, ne lui font éprouver aucune modification. Si donc la flamme est colorée, c’est que le sulfate de magnésie contient du sulfate de soude, qu’on lui substitue souvent ou du chlorure de sodium. Il en résulte ceci : c’est que le praticien croit avoir purgé son malade avec un sel et l’a, en réalité, purgé avec un autre.