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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/45

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mémoires

mique, de colchique, etc., présentent aussi des flammes et des résidus d’une extrême variabilité pour le même liquide essayé : autant d’échantillons, autant de résultats !


II

S’il est vrai que la plupart des médicaments sont falsifiés, il n’est pas moins vrai que nous n’avons, nous médecins, aucune méthode pratique pour découvrir la falsification. Nous sommes désarmés vis-à-vis le pharmacien et obligés d’accepter, en confiance, les remèdes qu’il délivre à nos malades.

1o Les quelques expériences que nous venons de rapporter incidemment, pour prouver les sophistications médicamenteuses, outre qu’elles nous sont personnelles (et nous nous proposons de les développer plus loin) ne sont, croyons-nous, imitées par aucun de nos confrères. Nous ne connaissons aucun praticien, même des plus en vue, qui se soit adonné à ces recherches, en se plaçant sur un terrain vraiment pratique et exclusivement médical.

Ce qui s’est passé à Paris, à propos de la quinine, en est une preuve évidente. C’est un physiologiste, non un médecin, qui a trouvé la fraude. L’expérimentation a ouvert les yeux à la clinique.

En 1883, classiques et dosimètres se sont attaqués, par l’organe de MM. Dujardin-Beaumetz et Burggraëve, à propos d’une malade à laquelle le docteur Duchêne avait fait prendre, dans les vingt-quatre heures, sans intoxication, 100 granules (5 centigrammes) d’aconitine, 100 granules (5 centig.) de vératrine, et 100 granules (10 centig.) de digitaline. — Le célèbre thérapeutiste de Paris, parlant de ce fait, en tirait cette sage conclusion, que les granules dosimétriques ne doivent renfermer que du sucre, car il est bien certain que si l’on dépasse 4 milligrammes d’aconitine par jour, on obtient des accidents