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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/65

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mémoires

D’autre part, on tend de plus en plus, de nos jours, à faire la médecine des symptômes. Or comment la faire avec les spécialités, à moins d’ordonner autant de spécialités que de symptômes différents ?

10o Le seul avantage des spécialités est censé résider dans le meilleur mode de préparation. Mais, dans la plupart des cas, le pharmacien consciencieux, et qui veut avoir des clients, ne peut-il pas, avec un peu de soin, arriver au même degré de cette perfection prétendue ? Faut-il être un génie pour préparer des solutions de salicylate de soude, de bi-phosphate de chaux ou bien des granules de substances actives ? J’ai souvent, dans mes ordonnances, reproduit les formules de spécialités bien connues, et, quelquefois, le produit sorti de simples officines m’a paru, par le goût, la force et les effets, rivaliser très avantageusement avec la spécialité dont il n’était qu’une copie. Le prix, d’autre part, s’est presque toujours trouvé trois fois moindre.

II. Nous avons tâché de faire ressortir quelques-uns des inconvénients que présentent les spécialités, dans la pratique médicale en province. Il faut avouer, cependant, que quelques-unes d’entre elles sont excellentes, d’un prix très modéré, ne présentent aucun des inconvénients précités, et que, d’autre part, le pharmacien se trouve souvent dans l’impossibilité, avec ses faibles ressources, de pouvoir préparer des produits aussi purs et qui puissent les remplacer. Malheureusement ces spécialités modèles constituent l’exception et se trouvent perdues, noyées au milieu du nombre immense d’autres produits, plus que douteux, que la réclame cependant met au jour et fait prospérer. Pour pouvoir distinguer les spécialités véritablement recommandables de ces innombrables produits du mercantilisme, pour séparer le bon grain de l’ivraie, nous avons coutume de nous appuyer sur les deux règles suivantes, qui, depuis quatre ans, n’ont cessé de diriger notre conduite et que nous n’avons pu trouver en défaut :

1o N’accepter que les spécialités à composition parfaitement connue et à formule indiquée sur l’étiquette. Se basant sur cette