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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/66

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vérification clinique des médicaments

règle, que nous avons eu déjà occasion d’indiquer, le médecin se débarrasse immédiatement de la plupart des spécialités, annoncées à la 4e page des journaux, et qui ne sont ordinairement que des remèdes secrets ; il se délivre de ces « injections seules infaillibles », de ces pilules « de longue vie », de ces « baumes divins », de la Révalescière, des crénates, des succinoplatinates, et autres produits à dénomination sonore, et qui ne répondent habituellement à aucune entité chimique distincte et n’ont de scientifique que leurs noms.

2o N’admettre, parmi ces spécialités, que celles que le médecin peut soumettre lui-même à une vérification chimique facile et à sa portée.

Cette règle, beaucoup plus précise que la précédente, me semble le critérium infaillible des spécialités. — Elle délivre de l’expérimentation clinique ; car pourquoi essayer cliniquement un médicament, si les essais chimiques ont démontré que la composition ne répond, pas à la formule ? — Elle empêche le médecin d’être obligé de croire sur les attestations de MM. X. Y. Z. et autres, qu’il ne connaît pas, et lui évite ainsi des actes de foi qui répugnent souvent à son scepticisme. — Elle remet la sentence entre les mains d’un juge (le réactif chimique) qui ne trompe jamais, car il est bien certain qu’un même médicament, semblablement préparé, doit toujours donner lieu à la même réaction. — Enfin elle permet d’éviter sûrement les contrefaçons de toutes sortes (de nom, d’étiquette, de flacon, etc.) dont nous avons parlé plus haut, et qui rendent si périlleux l’usage des spécialités.

Les partisans de ces dernières croient que celles-ci réunissent la plus grande somme possible de garanties quand elles présentent : le nom, la signature, le cachet et la marque déposée du préparateur. En effet, disent-ils, « en recouvrant de ses marques et de son nom les médicaments qui sortent de ses laboratoires, le spécialiste va au devant de toutes les responsabilités. À l’égard du médecin, du pharmacien, du public et de la justice, au point de vue légal, moral ou commercial, l’excellence de son produit