Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
mémoires

même manière ; mais ce produit, n’étant employé que comme escharrotique, n’a nullement besoin d’une pureté parfaite.

3o Coloration verte — Plusieurs substances médicamenteuses donnent lieu à cette coloration des bords de la flamme.

Le chloroforme pur, présenté à la bougie, s’enflamme difficilement et brûle en colorant en vert. Nous verrons plus loin qu’il en est tout autrement quand il renferme de l’alcool ou de l’éther, corps qui brûlent avec leur coloration propre.

Les sels de cuivre colorent également en vert ; ils ne sont guère employés en médecine que comme médicaments externes. Quelquefois, on emploie le sulfate en pilules. Dans ce cas, un petit morceau de pilule, quelque petit qu’il soit, présenté à la bougie, suffit pour donner lieu à la réaction cherchée.

L’acide borique est presque inusité en thérapeutique, mais sert à falsifier une foule de substances médicamenteuses, telles que le sulfate de quinine, le chlorate de potasse, etc. En approchant une parcelle de ces substances de la flamme de la bougie, la belle couleur verte qui se produit immédiatement, sur les bords de celle-ci, indique de suite au clinicien la présence et la nature de la fraude.

Nous avons vu plus haut que le borax (borate de soude) colore la flamme en jaune, comme tous les sels de soude. Il suffit, lorsqu’on a obtenu cette première coloration, de l’imbiber d’une goutte d’acide fort et de le représenter à la flamme, pour voir succéder à la couleur jaune, caractéristique de la base, la belle couleur verte, caractéristique de l’acide. Quelques secondes suffisent ainsi pour l’analyse complète du sel.

D’autres principes médicamenteux, très usités en thérapeutique, possèdent également la propriété de verdir la flamme, l’hydrate de chloral, le calomel, le bromure de camphre, le chlorhydrate d’ammoniaque, le chlorure d’antimoine, les hypophosphites, les phosphates, etc., etc., donnent lieu à des teintes vertes qu’il est bien difficile de ne pas reconnaître quand on les a vues une fois.