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vérification clinique des médicaments

place du violet et rend la fraude évidente et tangible. — Dans le cas d’un sel de soude, au lieu du violet, on a du jaune. J’ai vu des dragées d’un iodure de potassium, certifié chimiquement pur, jaunir très fortement et d’une façon persistante les bords de la flamme et donner lieu à une très vive crépitation sous l’influence de la chaleur. J’ai vu également des tablettes d’iodure faire, sous l’influence de quelques gouttes d’acide azotique, une effervescence aussi forte que des pastilles de Vichy ! Les granules d’arséniate de potasse, ne contiendraient-ils qu’un demi milligramme de ce sel, suffisent pour donner lieu à la coloration violette des bords de la flamme. L’acide arsénieux, qu’on substitue souvent à l’arséniate, ne donne lieu à rien de semblable. Une goutte de la liqueur classique de Fowler (à base d’arsénite de potasse), portée à la bougie, colore également la flamme en violet pâle.

Le cyanure de potassium, le bi-chromate de potasse, et l’alun (sulfate double d’alumine et de potasse), colorent aussi la flamme en violet. L’alun à base de soude, qu’on trouve dans quelques pharmacies, colore en jaune et se reconnaît tout de suite.

Le carbonate de potasse qu’on emploie quelquefois, quoique rarement en médecine, est habituellement mêlé de carbonate de soude, de carbonate, de phosphate ou silicate de chaux, de chlorure de sodium, de soude ordinaire etc. Il teint la flamme en jaune, dans le cas d’une addition de sel de soude, en rouge dans celui de sel de chaux et en violet pur, s’il est d’une pureté parfaite. L’essai à la bougie nous semble beaucoup plus pratique pour les médecins que les procédés qui ont été proposés successivement par Anthon, Pèsier, Henry, Pagenstacher, Groeger, Carnot, Coulamine, Balard etc., pour reconnaître les sels de potasse falsifiés avec ceux de soude. Le clinicien n’a nullement besoin de doser la quantité du sel sodique surajouté ; il lui suffit de pouvoir distinguer si la fraude existe, ayant toujours le droit, dans ce cas, de rejeter le médicament fourni. — Les falsifications de la potasse caustique, se reconnaissent de la