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alcools inférieurs, les éthers, les acides gras, toutes les substances huileuses, l’essence de térébenthine, la benzine, les pétroles, etc., possèdent la propriété de brûler avec une flamme jaune, quelquefois pâle, habituellement très brillante, qui tranche immédiatement, par sa coloration, sur la flamme bleue de l’alcool.

— De plus, toutes ces substances, on peut en faire la remarque, dégagent, en brûlant, une quantité plus ou moins considérable de fumée, qu’on peut toujours rendre appréciable, si elle est peu sensible, en plaçant une assiette blanche au-dessus de la flamme. On voit bientôt le noir de fumée former une tache sombre sur la blancheur de l’assiette. L’alcool pur se réduisant, en brûlant, en acide carbonique et en eau, ne donne lieu, au contraire, à aucune trace de fumée ; on ne recueille avec lui, sur l’assiette, que des gouttelettes d’une eau très limpide et très pure. — Chacun connaît les odeurs quelquefois repoussantes des alcools inférieurs, des acides gras, de même que celles de l’essence de térébenthine, de la benzine, des pétroles, etc., odeurs qui semblent, pour ainsi dire, s’accentuer quand ces substances brûlent. L’alcool pur conserve, au contraire, pendant sa combustion, l’odeur suave et enivrante qu’on lui connaît. Les différences d’odeur sont si tranchées, que l’odorat le moins exercé est capable de saisir immédiatement la falsification, sans pouvoir toutefois se prononcer sur sa nature. — Enfin, tous les alcools falsifiés, absolument tous, laissent des dépôts dans la soucoupe où on les a enflammés. On retrouve, dans ces dépôts, l’eau qu’on a frauduleusement ajoutée à l’alcool, ainsi que les substances huileuses, les sels de plomb, de zinc, de cuivre, et le chlorure de calcium. On voit une tache jaune verdâtre, collante ; quelquefois un liquide plus ou moins épais, d’odeur nauséabonde, de saveur âcre, dans lequel les corps étrangers étant à l’état de concentration, il est très facile, si l’on veut, de faire des recherches chimiques. Le médecin n’a nullement besoin de ces recherches, la présence du dépôt suffisant à elle seule pour affirmer la présence d’une falsification. Il est certain, en effet, que l’alcool pur et absolu brûle jusqu’à siccité de la soucoupe dans laquelle on le