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mémoires


III. Recherche de la solubilité dans l’eau.

Le médecin peut retirer, de la recherche de la solubilité des médicaments dans un verre d’eau ordinaire, quelques renseignements très utiles au point de vue de leurs sophistications. En effet : 1o les médicaments complètement insolubles sont souvent mélangés de substances solubles, qui se dissolvent dans l’eau et modifient ses propriétés ; 2o les médicaments parfaitement solubles sont quelquefois additionnés de matières peu ou pas solubles, qui forment dépôt immédiatement ; 3o enfin, quelques médicaments, solubles dans un véhicule quelconque (alcool, éther, glycérine), sont de suite précipités par l’eau qu’on ajoute à ce véhicule et rendus visibles par elle.

A. Les médicaments complètement insolubles dans l’eau, sont de deux sortes : — les uns, moins denses que ce liquide, y surnagent sans s’y enfoncer ; — les autres plus denses, gagnent rapidement le fond du verre, sans se mêler au liquide, ni le troubler en rien.

1o Les premiers doivent rester à la surface du verre d’eau, sans s’y enfoncer, ni sans troubler ses couches les plus superficielles. Il faut que la ligne de démarcation entre les deux liquides demeure très nette et très tranchée. Il est évident, en effet, que si le médicament renferme des substances solubles, celles-ci doivent tendre à descendre et à se mélanger au liquide au-dessous. C’est un moyen très simple et facile de reconnaître la falsification.

L’essence de térébenthine, quand elle est pure, reste toujours à la surface de l’eau, parceque sa densité est moindre que celle de ce liquide (0,86). Si, au contraire, elle a été falsifiée avec diverses substances résineuses, ce qui se fait habituellement, on la voit tendre à descendre dans le verre ou ne pouvoir plus remonter à sa surface, si on l’a agitée quelque temps dans le liquide.