famille royale, les hauts fonctionnaires et tous les membres du corps diplomatique honorèrent ses funérailles de leur présence.
Il a été remplacé par son coadjuteur Mgr Hermann Koeckmann, évêque titulaire d'Olba.
La mission des Marquises doit les grands de ces dernières années à ce vénérable prélat qui la gouverne depuis 1855.
« Depuis plusieurs années déjà, écrit ce prélat, le gouvernement de nos îles favorise les écoles en obligeant à les fréquenter tous les enfants,qu’ils soient chrétiens ou issus de parents païens,depuis l’âge de six ans jusqu’à douze ans. Nous nous sommes empressés d’établir des classes dans tous nos principaux postes. À Taiohaé, l’école, tenue par quatre Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, est fréquentée par 65 filles ; celle de Hatibue,dirigée par le Frère Florent, a 75 garçons ; à Puamau (Ile de la Dominique) nous comptons 25 garçons, 25 filles ; à Hanaiïapa, 20 garçons, 24 filles ; à Ataona, 25 garçons, 20 filles ; à Vaitaha, 25 garçons, 30 filles ; à Hanavava, 20 garçons, 23 filles ; à Napou, 15 garçons, 18 filles.
« Tous ces enfants sont internes. Les parents fournissent la nourriture et le vêtement. Le reste est à la charge de la mission, qui bien souvent doit suppléer à l’impuissance des familles.
« On apprend dans nos écoles à aimer et servir Dieu, à lire et à écrire le français et le marquisien ; on enseigne aussi le calcul. Les filles apprennent en outre à coudre à l’aiguille et à la machine, et d’autres petits travaux convenables à leur sexe. J’aurais voulu
vous voir le 15 juillet dans notre belle église de
Taiohaé écoutant avec ravissement le chant mélodieux
de dix-sept de ces petites filles.
« Un avantage que produisent ici les écoles et qu'il ne faut pas oublier, c'est que tous les enfants qui les fréquentent et aussi les parents, se disposent au baptême à peu d'exceptions près. Presque partout même on fait baptiser les petits enfants aussitôt après la naissance. Ces enfants et les grandes personnes aussi, veulent avoir des chapelets, des médailles. Pour ces dépenses et plusieurs autres, nous comptons sur la Providence. Témoin des besoins de ces enfants, le Frère Florent me disait hier en retournant à son poste :
« Pour que mes enfants soient passablement, j'aurai besoin d'avoir deux sous de plus chaque jour pour chacun d'eux : un sou pour la nourriture et un sou pour le vêtement. »
« Cette demande parait fort modeste. Mais comme il n'est pas seul, et que, pour réaliser ses désirs, il me faudrait augmenter notre dépense de plus de dix mille francs, je n'ai pu que lui souhaiter de trouver quelques âmes généreuses. »
Ce prélat est le doyen d'âge et d'épiscopat de tous les évêques missionnaires d'Océanie.
Il aura, le 9 mai prochain (1888}}, quarante ans qu'il a été nommé évêque d'Axieri, et le 28 août, quarante ans qu'il a été sacré.
Chacun de ces anniversaires est pour les peuple chrétien de Papeete l'occasion de fêtes touchantes.
Nous résumons d'après la lettre d'un missionnaire les détails de l'une de ces solennités.