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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

UNE NOUVELLE UNIVERSITÉ À BOMBAY

Le mouvement universitaire continue à s’étendre et à se propager. Après avoir transformé les écoles d’Europe et d’Amérique, il gagne aujourd’hui l’Asie. Après Java où les magnifiques installations et le superbe Jardin d’essai de l’Institut de Buitenzorg sont un objet d’étonnement pour les touristes et les savants, le voilà qui atteint l’Inde anglaise et y provoque d’intéressantes manifestations.

Frappés des résultats que les Hollandais ont obtenus dans leurs laboratoires de recherches tant au point de vue scientifique qu’au point de vue économique, quelques habitants de Bombay ont résolu de doter leur pays d’institutions analogues.

C’est un riche marchand Parsi, M. Tata, qui a pris la tête du mouvement. Il a donné un premier capital de plusieurs millions de francs et a fait appel à toutes les bonnes volontés pour constituer un comité d’action. Placé sous la présidence du vice-chancelier de l’Université actuelle, ce comité s’est chargé de recueillir les fonds qui seront encore nécessaires pour donner à l’entreprise toute l’ampleur voulue, et créer une école de haut enseignement qui ne le cède à aucune autre. L’Inde a bien aujourd’hui quatre Universités, et quelques laboratoires ; mais ces Universités, créées depuis 1857, à Allahabad, à Calcutta, à Bombay, à Madras, sur le modèle de celle de Londres, ne sont point des centres d’enseignement. Il n’y existe ni professeurs, ni élèves. Ce ne sont que des jurys d’examens. Quant aux laboratoires de chimie agricole ou de bactériologie, ils sont disséminés au hasard des circonstances, sans liens et sans rapports entre eux, sur toute la surface du pays. Il y a donc une lacune à combler, et on espère y réussir en groupant sur un point unique, assez de laboratoires et assez de musées, pour que, sous la direction d’hommes éminents empruntés à la France, à l’Angleterre et à l’Allemagne, les étudiants puissent pousser toujours plus loin leurs études et faire des recherches personnelles. La nouvelle Université ne fera donc point concurrence aux collèges qui existent déjà et dont l’objectif est de conduire les jeunes gens jusqu’au seuil de la salle ou