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LA NOUVELLE LOI DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
ET SUPÉRIEUR EN ROUMANIE (Suite)[1]

V

L’enseignement universitaire. La plus importante réforme de la nouvelle loi est assurément l’organisation des Universités.

Les Universités roumaines ont fait un progrès extraordinaire depuis 1864 ; et tandis que, au commencement, et avec des bourses pour chaque étudiant, on n’en trouvait qu’un tout petit nombre, les Universités sont peuplées aujourd’hui comme les plus importantes de l’Europe. Une réorganisation s’imposait donc et une réorganisation immédiate, pour pouvoir bien diriger cette jeunesse, qui devenait chaque année plus nombreuse.

La population de l’Université de Bucuresci a été pour l’année 1896-1897 de 1,736 étudiants, dont 168 étudiantes ; l’Université de Iasi est moins fréquentée, néanmoins elle figure à côté d’un grand nombre d’Universités allemandes. Voici dans quels termes M. C. Dimitrescu-Iasi, s’exprime, à propos de la population universitaire, dans son rapport. « En Allemagne on peut compter 1 étudiant pour 1.800 habitants ; en Suisse 1 étudiant pour 1.700 habitants. Si nous admettons avec approximation seulement 2.000 étudiants pour les deux Universités roumaines, et si nous mettons ce chiffre en rapport avec les 6 millions d’habitants du pays, nous aurons le rapport de : 1 étudiant pour 3.000. Ce rapport est satisfaisant, si nous pensons que nos Universités n’ont qu’un peu plus de trente ans d’existence et que leur développement a été fait, comme nous l’avons montré dans le rapport présent, dans un milieu pressé de s’assimiler le plus vite possible la culture occidentale, et auquel ont longtemps fait défaut des éléments qui pouvaient entretenir l’existence des deux Universités[2]. »

Chaque Université comprend cinq Facultés : droit, médecine, lettres et philosophie, sciences et théologie orthodoxe ; l’innovation de M. Haret consiste dans la création d’une nouvelle Faculté de théologie auprès de l’Université de Iasi, qui auparavant n’avait que quatre Facultés. Des raisons politiques, paraît-il, ont décidé M. Haret et le gouvernement libéral à la création de cette nouvelle Faculté, car le besoin ne s’en faisait guère sentir.

  1. Voir la Revue du 15 janvier et du 15 février 1899.
  2. Rapport cité, p. XXI.