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UNE NAISSANCE EN ORIENT

Enfin, résultat bien acquis, 104 médecins ou pharmaciens, déjà sortis de l’École, dont la plupart disséminés dans les territoires du Liban et de la Syrie, réparent ici et préviennent ailleurs les dégâts causés à l’influence française par la présence des médecins américains ; d’autres sont allés plus loin, Égypte, îles de la Méditerranée, Mésopotamie, Perse, défendre l’honneur de la France devenue, depuis leur séjour à Beyrouth, leur seconde patrie.

Ces résultats obtenus ne sont encore que peu de chose pour notre ambition ; nous les offrons timidement comme des prémices à la France et à son gouvernement ; on les comparera si l’on veut aux gribouillages envoyés par un écolier à un bienfaiteur généreux, lequel sourit en voyant ses largesses sinon déjà récompensées au moins appréciées de son jeune protégé.

La Faculté a-t-elle de l’avenir ? L’avenir, les gens qui savent y lire couramment dedans sont rares ; il n’y en a pas dans notre personnel enseignant ; cependant nous avons pour la Faculté des espérances et même des assurances d’une croissance saine et prospère, assurances que nous trouvons dans l’élément de son recrutement, le milieu où elle se développe et son régime.

Dans ces régions en effet, les intelligences, lentes sans doute pour leur mise en train. ne sont pas aussi rebelles à la science qu’on serait porté à le croire {out d’abord. Le jeune Oriental, de sa nature peu laborieux, lorsqu’on l’a aidé, dirions-nous, à se dépouiller de son vêtement de mollesse, qui du reste n’est pas un ornement, laisse souvent apparaître des richesses intellectuelles qu’on était loin de soupçonner.

La sympathie des populations, si ardemment jalousées par d’autres, reste acquise à la France. Devant les deux mains qui sont constamment tendues vers cet Orient, l’une franche, loyale, généreuse et gantée qui donne sans regret, l’autre pleine d’or, il est vrai, qui ne sait qu’acheter et ne sut jamais donner, nos populations orientales, sur tout les populations libanaises, ont bientôt fait leur choix ; elles s’attachent affectueusement à la première et se contentent de ramasser l’or tombé de la seconde.

Le régime de l’École : Le missionnaire semble s’être fait la main à l’arme que la France lui à confiée pour défendre ses intérêts en Orient ; celle qui la manœuvre aujourd’hui met dans son maniement une admirable précision et une rare énergie. La Faculté a ses portes grandes ouvertes pour tous les talents sans distinction de croyances ou de nationalités, mais ses portes se ferment impitoyablement sur les trop faibles médiocrités. Le niveau des examens s’élève chaque année, de plus tout étudiant qui à l’examen de fin d’année n’atteint