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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

pas la moyenne de 8 points sur 20 est tenu de présenter à nouveau cet examen à la rentrée et si la moyenne n’est pas encore atteinte, il doit, sans appel d’aucune sorte, recommencer cette année d’études. Si après cette épreuve le même fait se reproduit, on a acquis alors la certitude que les aptitudes de l’étudiant ne sont pas dirigées vers la médecine et il est congédié de la Faculté. Encore faut-il pour jouir du privilège de redoubler son année, privilège peu envié, d’ailleurs. que la moyenne ne soit pas inférieure à 6 sur 20 points ; dans ce cas les portes de la Faculté se fermeraient sur lui à la fin de cette année malheureuse. Cette disposition délivrera la Faculté d’un élément qui pourrait devenir encombrant et gêner sa marche en avant ; de plus elle la préservera du danger d’une croissance trop rapide qui souvent est présage de langueur ou de mort.

Un autre article que le corps enseignant considérerait volontiers comme une perle enchâssée dans son règlement scolaire : « Tout étudiant ayant eu durant un trimestre trois absences non motivées aux cours, cliniques, travaux ou conférences, est passible d’une privation d’inscription ». Cet article préservera la Faculté du danger de dégénérer jamais en une réunion de jeunes désœuvrés dont tous les pays et surtout l’Orient sont abondamment pourvus. Dans ces conditions nous espérons former de jeunes médecins sérieux, instruits, rompus au travail, et dévoués, qui dans l’exercice de leur art serviront utilement leur pays en se souvenant de la France.

Nous avouerons en terminant que la jeune Faculté avec ses 430 étudiants et tout son matériel resserrés dans un local construit pour 60 habitants, fait sur l’œil l’impression de quelque chose de peu harmonieux, celle d’un adolescent de 16 ans, robuste, bien membré, tout avide de la vie, qui serait resté emprisonné dans ses habits d’enfance faute d’autres ; nous croyons savoir que l’administration se préoccupe de cet état peu esthétique.

Quant aux personnalités employées à cette œuvre toute de patriotisme, qu’elles appartiennent à la direction ou au corps enseignant, elles n’ont pas laissé leur nom se glisser sous notre plume, peu soucieuses d’une renommée plus où moins retentissante ; pour la faire grandir et prospérer, elles ont mis en commun forces, talents, énergies, et si les rêves de l’avenir viennent à se réaliser, arrivées peut-être alors au déclin de leur existence, sans tristesse et sans regret pour leurs forces vives dépensées, elles se contenteront de murmurer avec une pointe d’orgueil national « La petite Faculté est digne de la France »[1].

Un professeur de la Faculté.
  1. Cf. Revue du 15 décembre 1897, p. 564, l’article de M. Larroumet, reproduit du Figaro (N. de la Réd.).