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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

nisées ; les séances de lecture y sont longues, les catalogues à fiches à la disposition de tous les lecteurs. Elles s’enrichissent régulièrement, en tenant compte des demandes formulées parles professeurs el les étudiants. Mais, elles ne peuvent servir qu’aux universitaires résidant dans la ville même. Ces bibliothèques au nombre de dix-sept en France, n’existent pas pour les professeurs des autres villes ; ce n’est que par des subterfuges qu’ils peuvent avoir communication de quelque volume, ou grâce à une faveur que l’autorité rectorale n’étendrait pas sans porter préjudice aux lecteurs attitrés.

Les bibliothèques municipales devraient être la ressource indiquée pour les professeurs. Il n’en est rien, malheureusement. Ni l’on excepte les très grandes villes qui sont en même temps des chefs-lieux d’académies, ces bibliothèques sont peu fournies ; les nouveautés y sont rares, celles qu’on y rencontre, on les doit à la générosité ministérielle. Trop souvent, ces bibliothèques se restreignent aux études purement locales : et j’en pourrais citer une qui ne s’enrichit guère que des livres nécessaires aux travaux personnels du bibliothécaire. Ajoutez à cela que les séances de lecture ne sont pas longues, et le plus souvent à des heures incommodes.Je ne parle pas des séances du soir, à peu près inconnues. La bibliothèque a servi ce qu’elle devait servir au public, quand elle est restée ouverte trois ou quatre heures. Je connais même un chef-lieu de département où elle ne s’ouvre que deux fois par semaine. Elle ne doit pas être unique en son genre.

Dans les bibliothèques municipales, les recherches sont longues, difficiles ; il n°v a pas toujours de catalogue maniable pour le publie, et certains bibliothécaires sont incapables d’aider un travailleur dans ses investigations. J’en ai rencontré un qui ignorait des noms, tels que ceux d’Auguste Comte et d’Alfred de Vigny.

Ce n’est donc pas là que le professeur trouvera des documents pour une thèse future, où tout autre travail, tel qu’un article, exigeant certaines vérifications dans de nombreux ouvrages, et des indications de références précises.

Restent les bibliothèques des lycées. Celles-ci ont cessé de s’enrichir depuis bien des années ; les crédits autrefois alloués tous Îles ans n’existent plus que dans l’histoire : les revues et périodiques sont réduits au strict nécessaire, et leur nombre diminue à chaque vote de budget. Le ministère de l’instruction publique procède bien par générosités intermittentes, soit en nature, soit en argent. Dans le premier cas, les livres envoyés ne répondent pas toujours aux besoins du moment, et aux goûts des professeurs : dans le second. on exige des fonctionnaires la liste immédiate des achats qu’ils dé-