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bon droit, de ses coutumes communales évidemment très-anciennes et, dès le XIIIe siècle, imitées, comme les meilleures, en bien des localités, notamment de la Marche, de l’Auvergne, du Forez, etc.[1].

  1. Les archives communales de Chénérailles (Chanalelhas, la Marche, Marchia Lemovicina, aujourd’hui Creuse, arrondissement d’Aubusson) possèdent une charte qui, communiquée par M. Louis Duval, archiviste, vient d’être publiée sous le numéro 89, pl. XXXVIII, et page 171 du texte, dans le magnifique ouvrage, le Musée des archives départementales, — recueil de fac-simile héliographiques de documents tirés des archives des préfectures, mairies et hospices. Paris, Imprimerie nationale, 1878 (album qui a figuré à l’Exposition universelle de 1878).

    Hugues de Lusignan (de Lezinga), comte de la Marche et d’Angoulême, à la date de février 1266, y réglant les coutumes, droits et franchises de la commune de Chénérailles, déclare les avoir empruntés, entre autres villes, à notre cité du Puy, en ces termes : bos usatges e bonas cosdumpnes, las melhors que hom poiria trobar a ops de Borzes, a Montpeslier, o al Poy, o a Salvanhec, o en autras bonas vilas, c’est-à-dire, bons usages et bonnes coutumes, les meilleures que l’on trouverait à l’usage des bourgeois à Montpellier, Le Puy, Salvagnac et autres bonnes villes.

    Chabrol (Coutumes locales de la Haute et Basse-Auvergne, tome IV, page 93) relate une charte d’affranchissement du XIIIe siècle, accordée par les seigneurs de la Tour à la ville de Besse, près d’Issoire. Les franchises de ce bourg y sont désignées, avec la mention du Puy, à peu près dans les mêmes termes que dans la charte de Chénérailles.

    M. de Chantelauze (Essai sur l’administration du Forez au moyen âge, aux preuves de l’Hist. des comtes de Forez, t. III, p. 163 et 164), croit aussi que les privilèges donnés, en 1224, à la ville de Saint-Bonnet-le-Château par son seigneur Robert, avaient été inspirés par les coutumes des bonnes villes de Montpellier et du Puy.

    Voyez aussi ce que nous avions dit à ce sujet dans notre mémoire sur l’Ancienne route ou estrade du Puy au Forez, aux Annales de la Société académique du Puy, tome XXIX, 1868, p. 618.

    Il est intéressant de remarquer qu’à défaut de renseignements complets sur les coutumes communales du Puy au XIIIe siècle, on pourra juger de leur contexte, à quelques égards, par celles de Chénérailles, de Besse, etc., qui en offrent comme le reflet.

    Ajoutons que les chartes de la Marche, de l’Auvergne, etc., lesquelles prennent pour type celle de notre commune, dans le cours du XIIIe siècle, constituent pour nos annales un renseignement précieux. En effet, depuis l’accord de Vernon en 1218, véritable ratification d’un passé déjà ancien, jusques à l’arrêt d’abolition de 1277, nous ne possédons aucun texte sur la nature et les priviléges du consulat du Puy. La composition de 1218 ne désigne pas encore des consuls, et en 1277 nous trouvons le consulat du Puy muni d’un organisme