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Enfin, sur tous les points envahis, des essais ont été tentés, des résultats divers ont été obtenus, et cependant rien de positif encore n’est venu démontrer qu’on eût trouvé la panacée infaillible contre ce terrible phylloxera.

Je n’ai pas ici la prétention de vous faire passer en revue tout ce qui a été préconisé ; il faudrait de nombreux volumes ; car si on a essayé scientifiquement trois cent dix substances à Montpellier, le nombre des moyens proposés est double, triple, quadruple peut-être. J’en ai étudié beaucoup ; la plupart ne supportent pas le moindre examen ; ceux-là surtout sont toujours accompagnés de prospectus et de nombreuses attestations ; l’unité d’action, le travail d’ensemble, la mise de côté de toute rivalité d’hommes ou d’écoles, tel est pour moi le seul moyen d’arriver au but, et je vais essayer, dans les limites de mes faibles moyens, de vous indiquer au milieu de tous les traitements qui pour moi restent aujourd’hui sur la brèche, celui qui m’a semblé le plus rationnel, le plus pratique, celui enfin que j’ai commencé à chercher à utiliser dans le vignoble d’Aurec.

Cinq grands moyens semblent avoir survécu au milieu de cet océan de remèdes ; l’arrachage, la submersion, les semis, le remplacement des vignes françaises par les vignes américaines, enfin les insecticides sérieux qui se réduisent à deux ou trois. Je ne vous parlerai pas, bien entendu, dans cette catégorie, des panacées universelles, des marchands d’insecticides qui, malheureusement, leurrent le public de promesses trompeuses, et vendent leur marchandise à coups de grosse caisse. Dans mon esprit, tout homme qui, dans les circonstances graves où nous nous trouvons, fait un secret du remède souverain qu’il prétend avoir découvert, est dupe de son imagination ou cherche à duper les autres à son profit.

Commençons par l’arrachage : le mal débute, les ceps envahis sont peu nombreux ; il faut les arracher, les anéantir, et nous détruirons ainsi la cause et l’effet. Telle a été la première pensée, si rationnelle en apparence, de tous les propriétaires des contrées envahies les premières. Malheureusement,