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le phylloxera

on ne connaissait pas alors la marche, la résistance vitale, l’immense fécondité du phylloxera. On sait aujourd’hui que, la vigne arrachée, il reste dans la terre, quelque soin que vous ayez, des radicelles qui suffisent à faire vivre l’animal, trois, quatre, jusqu’à cinq ans. On suit que ce n’est plus au centre des taches qu’il faut chercher l’abondance de l’insecte, mais bien à des distances souvent considérables de ce point d’attaque ; enfin on s’est demandé si la persévérance dans ce moyen, exercé autoritairement, comme il l’a été en Suisse, n’entraînerait pas, avec la perte des vignes, la ruine financière de l’État, et si le remède ne serait pas pire que le mal. On s’est arrêté dans cette voie, l’arrachage partiel, sans traitement, est aujourd’hui universellement abandonné.

Abordons la submersion. Ici, Messieurs, je serai malheureusement très-court. La submersion est reconnue aujourd’hui comme le remède le plus efficace, le destructeur le plus puissant du phylloxera. Seulement, pour que son efficacité soit réelle, pour qu’il ne reste pas un insecte vivant, il faut que toute la surface de la vigne soit submergée pendant quarante ou quarante-cinq jours, de manière à ce que la couche d’eau ne soit jamais moindre de 20 centimètres. Pouvons-nous submerger ? Tout en enviant le sort de ceux qui peuvent user de ce moyen, je laisse la solution de cette question à votre jugement.

On a, pendant quelque temps, fondé un grand espoir sur le remplacement des vignes détruites par celles obtenues de semis. Cette idée, basée sur une théorie que je ne connais pas, que je n’ai trouvée nulle part, a été malheureusement rapidement anéantie par les faits. Les vignes de semis, sauf de rares exceptions, tenant probablement à des causes spéciales, ont succombé comme les autres. Une seule école est restée pour défendre le principe ; celle-là doit avoir en pépinière des semis bien nombreux à vendre.

Nous allons aborder maintenant une des questions les plus grosses du moment ; une question pleine d’avenir peut-être, si nous avons tort, nous qui avons la prétention de lutter contre