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Page:Société historique algérienne - Revue africaine, volume 60, 1919.djvu/385

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enregistre ont suivi le meurtre du troisième Auguste, Valérien le Jeune, assassiné par Postume au début de 259[1]. Si donc la chute de Faraxen a terminé la campagne des Fraxinenses, il n’en résulte nullement que cette campagne ait clos l’ère des désordres et des rébellions[2]. Bien au contraire, il y a place pour un intervalle de plusieurs mois, d’une année peut-être, entre elle et la rentrée en scène des Bavares ; et rien ne démontre que l’embuscade qu’ils ont tendue à Q. Gargilius Martialis, et où celui-ci succomba, ait été le dernier épisode d’une lutte dont nous ne connaissons plus aucun détail après leur intervention. Par conséquent, si l’on s’en tient aux seuls documents que l’on possédait jusqu’à présent, il est prématuré d’en déduire la conclusion qu’à la fin de 260 l’ordre était rétabli en Afrique[3]. Et si, maintenant, l’on y ajoute les termes de la nouvelle inscription de Miliana, la preuve est faite que la paix n’a régné de nouveau en Maurétanie Césarienne que deux ans plus tard, puisque c’est, au plus tôt[4], le premier de l’an 263, que le praeses de la province, M. Aurelius Victor, a osé rendre grâces aux Dii patrii d’une pacification enfin assurée, et saluer le retour de la Fortune aux aigles impériales : Fortunae reduci.

En groupant toutes les données que nous offrent les documents dont l’inscription de Miliana complète heureusement la série, nous pouvons reconstituer ainsi les différentes phases de cette période troublée :

1. — En 253-254[5], les insurgés emmènent en captivité

  1. Cf. Homo, op. cit., loc. cit., p. 230.
  2. Ainsi que M. Cagnat l’a très justement reconnu, op. cit., p. 64.
  3. En sens contraire, Homo, op. cit., loc. cit., p. 226.
  4. Les sigles K I, habituellement développées en K(alendis) I(anuariiis) (Cagnat, Cours d’épigraphie, p. 437), pourraient à la rigueur se comprendre Ka(lendis) I(uniis) ou K(alendis) I(uliis).
  5. Ce sont les années entre lesquelles P. Monceaux, Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne, II, p. 256, hésite pour dater la lettre en question de saint Cyprien.