el Kebir à la Moulouya, elle a dû faire barrage sur tous les points où les incursions des montagnards menaçaient la colonisation des plateaux et des plaines.
b) Notre nouvelle inscription ne se borne pas, du reste, à nous faire mesurer l’ampleur de ces mouvements insurrectionnels ; elle prolonge, en outre, le temps pendant lequel ils ont jeté le désarroi dans l’Algérie ancienne. Si les textes épigraphiques et littéraires concordaient à en placer le début en 253[1], ils laissaient planer un doute sur le terme que la puissance de Rome leur imposa. Les seuls éléments d’information dont nous disposions à cet égard étaient contenus dans l’épitaphe de Q. Gargilius Martialis et dans la dédicace à Juppiter de Macrinius Decianus. Celle-ci commémore la prise du fameux chef des Fraxineinses — capto famossissimo duce corum [Fraxinensium] [2] — Celle-là y ajoute la nouvelle de sa mise à mort : quod eius [Gargilius Martialis] virtute ac vigilantia Faraxen rebellis cum satellitibus suis fuerit captus et interfectus[3]. Postérieure, par suite, à la précédente, elle est, elle-même, datée du 26 mars 260 ap. J.-C. : VIII Kal(endas) [a]pr(iles) (anno) pr(ovinciae) CCXXI[4]. Mais elle nous laisse ignorer la durée qui s’est écoulée entre la défaite du rebelle et le guet-apens des Bavares qui a coûté la vie à son vainqueur[5]. Tout ce qu’on peut dire du premier de ces deux événements, c’est que l’ex voto qui le mentionne, donnant à G. Macrinius Decianus le titre de légat des deux Augustes, et non celui de légat des trois Augustes, qui, depuis 255, appartenait à ses prédécesseurs[6], cette rédaction, et, sans doute, le fait qu’elle