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Page:Société historique algérienne - Revue africaine, volume 60, 1919.djvu/387

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de la cavalerie maure, qui avait assuré la capture et l’exécution du chef des Fraxinenses, est tué par surprise dans la région d’Aumale au cours d’un engagement avec les Bavares[1].

VIII. — En 262 : pacification définitive de la Maurétanie Césarienne[2].

c) Ce résumé chronologique fait plus, d’ailleurs, que satisfaire à une simple curiosité d’érudition. Il révèle le vrai caractère de ces soulèvements qui éclatent tantôt en Numidie, tantôt en Maurétanie, tantôt dans les deux provinces ensemble, qui tour à tour naissent, s’apaisent, renaissent dans les mêmes contrées. Il n’y a eu ni guerre proprement dite, ni développement suivi d’un plan de campagne mûrement réfléchi, méthodiquement exécuté. De même que, dans le Maroc contemporain, des harkas successives se forment et se défont contre nous, les tribus indigènes de l’Algérie d’il y a dix-huit cents ans ont prononcé contre les Romains une succession discontinue d’efforts vigoureux, mais incohérents. Elles ont pu former en certaines circonstances de véritables coalitions, ainsi qu’en témoigne l’ex voto de C. Macrinius Decianus[3]. Mais elles n’ont ni obéi à une direction unique, ni visé, à travers toutes ces vicissitudes, une libération systématique et totale. Elles ont simplement conduit au jour le jour des opérations de harcèlement et de razzia. Et toute la question est de savoir pourquoi, devenant à cette époque, et pendant un laps de près de dix ans, générale et chronique, leur turbulence s’est justement manifestée avec cette force et sur autant de points à la fois.

Rappelant une hypothèse émise par Ragot[4], M.

  1. C. I. L., VIII, 9047.
  2. Notre inscription.
  3. C. I. L., VIII, 6215 : Bavaribus qui adunatis… regibus in prov(inciam) Numidiam inruperant
  4. Ragot, Rec. de Constantine, XVII, 1875, p. 210. En sens contraire, Pallu de Lessert, Fastes, I, p. 451.